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Les bases theoriques de l’acupuncture

  1. MEDECINE ORIENTALE : MEDECINE ENERGETIQUE

La médecine orientale a une “base entièrement différente de celle de la médecine occidentale : alors que la médecine occidentale est celle de la matière, la pensée médicale orientale se réfère au concept de l’Energie (QI ou KHI). En effet, c’est sur cette notion d’énergie et d’équilibre énergétique que repose toute la médecine orientale et qu’il a été possible de la qualifier par ailleurs de médecine énergétique.

Les deux médecines ont évidemment pour objet l’homme et ses maladies, et, pour but, le traitement et l’obtention de la guérison, le rétablissement de la santé.

Mais leurs conceptions sont très différentes.

A seule fin de schématiser et de rendre les problèmes plus intelligibles, nous considérons que la médecine occidentale, telle qu’elle est connue actuellement, est une médecine de la matière.

Que cela signifie-t-il ?

Les médecins occidentaux, étudient les manifestations cliniques de la maladie, c’est-à-dire, les symptômes subjectifs présentés et exposés par la maladie donc retrouvés à l’interrogatoire ; et les symptômes objectifs révélés par l’examen clinique effectué par le praticien.

A la suite de cela, ils mettent en œuvre des examens para-cliniques. qui peuvent être des explorations radiologiques, des recherches de laboratoire, visant à mettre en évidence des modifications pathologiques dans le sang, les urines, etc… Voire même, à l’extrême, ils auront recours à une exploration chirurgicale (cœlioscopie, laparotomie, biopsie…)

Mais, quel que soit le mode d’exploitation utilisé, le but est toujours de mettre en évidence une modification matérielle atteignant tel ou tel tissu ou organe.

C’est ainsi que pourront être découverts par exemple des chiffres anormaux de globules rouges ou blancs, des taux anormaux d’urée, de cholestérol, de sucre dans le sang, la présence d’albumine ou d’acétone dans le sang, des altérations dans la structure macroscopique ou microscopique des tissus ou organes.

Par exemple, les examens radiologiques et toutes les techniques de l’imagerie médicale moderne ne peuvent que révéler soit des altérations de forme, soit des fonctionnements anormaux des organes

Toujours est-il que, une maladie pour être comprise quant à son processus d’origine, et à son évolution, donc pour être traitée en toute connaissance de cause, doit être rattachée à un substrat matériel.

D’énormes connaissances ont déjà été acquises en ce domaine et les résultats considérables obtenus en sont témoins – mais, pour tout ce qui persiste d’inconnu d’inexploré, les recherches sont toujours orientées vers une mise en évidence d’altérations morphologiques ou pondérales (qui dit poids, dit matière).

Telle est la direction prise par la médecine occidentale, et de plus en plus à l’époque actuelle.

Les médecins orientaux qui pratiquent l’acupuncture, ont une vue assez différente des choses.

Certes, eux aussi examinent avec soin leur patient, attachant une importance considérable aux moindres symptômes subjectifs et objectifs – Mais ils interprètent de manière tout à fait autre.

Si bien que l’essentiel pour eux n’est pas de multiplier les examens para cliniques pour trouver une manifestation matérielle du trouble en cours.

Cette traduction manifestée, voire palpable de la maladie revêtant l’aspect soit d’une modification des constantes biologiques, soit une véritable “condensation matérielle” sous forme d’une tumeur, par exemple, n’est à la vue des médecins orientaux qu’un épiphénomène.

Ce qui leur paraît beaucoup plus important, c’est la perturbation énergétique.

En résumé, on peut dire que la médecine occidentale reste essentiellement marquée par la notion organique et clinique ; tandis que la médecine orientale est dominée par la notion d’énergie. C’est une médecine énergétique.

  1. NOTION D’ENERGIE

Là encore doivent être comparées des interprétations différentes. En Occident, il est extrêmement rare d’entendre parler «énergie », ce nom est presque toujours suivi d’un adjectif, lui attribuant une certaine qualité. C’est ainsi que sont citées toutes les formes d’énergie actuellement connues, de l’énergie électrique à l’énergie atomique, en passant par l’énergie calorique ou thermique, l’énergie chimique, l’énergie électromagnétique, et “bien d’autres. Toutes ces manifestations différentes d’énergie sont mises en évidence par des appareillages eux-mêmes très variés, Et l’on sait que selon le principe “Rien ne se crée, rien ne se perd”, toutes ces formes d’énergie peuvent se transformer l’une en l’autre, ne sont pas fixées immuablement dans leur qualité. Et cette possibilité est d’ailleurs, comme chacun sait, largement utilisée par toutes les techniques modernes.

Pour les Orientaux, ces différentes énergies sont évidemment connues, mais elles ne sont que des manifestations multiples d’un principe unique : L’ENERGIE qui peut selon les circonstances, se manifester selon toutes sortes de modalités, les unes étant parfaitement connues et utilisées (celles que nous avons envisagé) d’autres l’étant moins, en particulier les formes d’énergies qui commandent au fonctionnement de cette étonnante machine : l’être humain.

Les énergies cosmiques viennent des éléments de la nature. L’énergie qui se trouve en haut est dite du ciel, celle qui se trouve en bas est celle de la terre.  Ces deux formes d’énergie ne sont pas stables, elles s’intercalent, évoluent et se transforment pour créer les énergies cosmiques : le vent, le feu, la chaleur, l’humidité, la sécheresse, le froid.

Energétique humaine :

Toute la médecine traditionnelle orientale repose sur un postulat selon lequel tout est énergie.

Il faut bien pénétrer la pensée médicale orientale et pour comprendre que l’acupuncture est une philosophie et une médecine. Il est difficile de faire l’une sans l’autre. Ceci est capital.

L’énergie peut revêtir de multiples aspects, allant de l’énergie la plus subtile, la plus légère, à l’énergie la plus dense, la plus concentrée, représentée par la matière (elle-même d’ailleurs pouvant comporter de multiples degrés de densité).

Schématiquement, selon leur densité, les innombrables aspects de l’énergie peuvent être figurés sur le schéma ci-contre :

– En haut, l’énergie la moins dense, la plus légère, la plus mobile.

– En bas, l’énergie la plus dense, la plus lourde, la plus compacte.

Ici déjà on peut se rendre compte de la relation entre le ciel et la terre et Ici position de l’homme par rapport à ces deux éléments.

Ainsi donc l’opposition énergie-matière à laquelle il est souvent fait allusion, ne fait qu’évoquer une opposition apparente, directement perceptible par les appareils sensoriels.

En fait tout n’est qu’énergie.

Ce terme énergie, constamment utilisé en acupuncture, revêt une signification très générale, englobant toutes les manifestations énergétiques possibles, dont un nombre d’ailleurs de plus en plus grand est actuellement mis en évidence :

– énergie calorique

– énergie électro-magnétique

– énergie lumineuse

– énergie sonore

– énergie cinétique

– énergie atomique

et bien d’autres formes, toutes liées entre elles selon des rapports mathématiques définis, et transformables les unes en les autres selon des modalités précises.

Ces énergies concernent l’ensemble de l’univers et sont étudiées scientifiquement à l’échelon le plus immense (astronomie et astrophysique) comme à l’échelon le plus infime (électronique et physique nucléaire).

Elles ont en commun de pouvoir, chacune, être définie, en outre, par leur évolution dans le temps et dans l’espace, ce qui leur confère leur profil propre, leur personnalité en quelque sorte.

Du moins, cela est-il valable pour les formes d’énergie accessibles à nos perceptions sensorielles, prolongées par l’utilisation d’instruments de plus en plus élaborés. Mais que d’inconnues encore malgré la récente et prodigieuse évolution scientifique contemporaine.

Orient et Occident tendent donc de plus en plus à se réunir quand à une conception énergétique de l’ensemble des constituants de notre univers.

Si ces énergies sont en concordance dans le temps et l’espace, l’évolution se fait parfaitement. Mais dès qu’elles sont déréglées, désynchronisées, elles deviennent nocives, car alors le phénomène est anormal. Ces énergies sont dites énergies perverses (TA KHI).

Chez l’homme, l’Energie provient de deux sources :

  1. L’énergie prénatale ou ancestrale (TIEN THIEN KHI) ayant elle-même deux origines :
  2. origine paternelle (TINH KHl): énergie pure) qui donne le premier souffle de vie fœtal (correspondant au stade Morula de l’embryogenèse) ;
  3. origine maternelle (NGUYEN KHI : énergie originelle) qui est l’énergie nécessaire au développement du fœtus (correspondant aux différents stades de 1’Organogénèse) ;

L’énergie ancestrale, est donc transmise héréditairement par les cellules sexuelles, entretenues grâce à leur activité et porteuse de toutes les acquisitions physiques et psycho-intellectuelles de la lignée.

  • L’.énergie Post-natale ou énergie Vitale (CHAN KHI) provenant elle-même :
  • de l’énergie respiratoire (THIEN KHI) puisée dans l’atmosphère ;
  • de l’énergie alimentaire (DIA KHI) élaborée par le travail des entrailles (PHU) et conservée par les Organes (TANG).

L’énergie est ainsi omni-présente, diffuse, elle baigne les moindres cellules de l’organisme, à la surface du corps comme dans les profondeurs des tissus.

De même que l’eau après la pluie est répandue sur toute la surface du sol puis se concentre en ruisselets, ruisseaux, rivières, fleuves…, de même l’énergie du corps se canalise pour former des courants d’énergie préférentiels dont l’ensemble réalise le réseau de la circulation de l’énergie, réseau purement dynamique qui, en quelque sorte, doublerait le réseau nutritionnel de la circulation sanguine.

Ces différents courants d’énergie tissent en commun d’une part, un réseau de liaison et d’autre part un système de connexion entre eux ainsi que les régions les plus profondes et les zones les plus superficielles des téguments.

Le plus important réseau de circulation de l’énergie du corps étant représenté par les douze méridiens principaux, ceux-ci constituent le véritable pivot de l’acupuncture.

Mais qui dit ENERGIE dit MOUVEMENT ENERGETIQUE. C’est-à-dire aussi bien déplacement que transformation d’un type d’énergie en un autre, avec, pour corollaire, perte progressive de potentiel et dégradation : c’est là le caractère entropique de l’ensemble des systèmes physiques (du moins tels qu’ils sont actuellement connus).

Ce qui caractérise les organismes vivants, et en particulier l’organisme humain, objet de notre étude, c’est précisément son évolution, à l’état normal, né entropique. En d’autres termes, épuisant, par ses activités, une partie de son énergie, il est capable de reconstituer cette énergie perdue, dégradée, et de maintenir un potentiel stable, du moins en partie. Nous verrons, en effet, que du fait d’un certain nombre de facteurs, le système finit quand même par s’user. Et si, parmi les différentes formes d’énergie participant à l’économie de l’organisme, certaines sont reconstituables, d’autres ne le sont pas et s’amenuisent irrémédiablement tout au long de la vie.

Pour clore ce paragraphe concernant l’énergie, et son rôle essentiel en médecine traditionnelle chinoise, il importe de signaler que, là encore, la tradition et l’actualité se rejoignent.

Traditionnellement, la médecine chinoise a depuis des millénaires décrits tous les phénomènes énergétiques universels comme procédant de deux mécanismes :

  1. Le premier consiste en une organisation en systèmes formés d’un centre et d’une périphérie fonctionnellement liés entre eux, chaque système ainsi structuré comportant lui-même un environnement, une périphérie dont il est à son tour le centre et avec lequel il est fonctionnellement lié, et ainsi de suite… Par exemple :
  2. le noyau cellulaire est entouré du cytoplasme avec lequel il est en étroite relation fonctionnelle.
  3. la cellule elle-même est entourée d’un milieu avec lequel elle est en étroit rapport au sein d’un tissu histologiquement défini. Et les systèmes successifs peuvent être ainsi décrits pour en arriver à :
  4. l’organisme vivant entouré d’un milieu, avec lequel il est en étroite relation fonctionnelle, puis, appliqués à des systèmes de plus en plus complexes, les mêmes modes d’organisation peuvent être rapportés à un système planétaire, à la galaxie, etc…
  5. Le second est que, pour que l’ensemble fonctionne, il importe que l’énergie, prise dans sa signification la plus large, comporte deux polarités inverses mais complémentaires, facteurs nécessaires à l’apparition du mouvement, et pour l’organisme, de la vie.

Nous ne pensons pas utile de nous étendre sur cette notion de bipolarité suffisamment connue et d’observation courante.

Par contre la notion de l’interdépendance de différents systèmes comportant un centre et une périphérie étroitement liés fonctionnellement, assumant leur propre équilibre, mais échangeant de l’énergie (en prenant et en donnant) avec un autre système dont ils constituent eux-mêmes le centre, et ainsi de suite, rejoint des notions tout à fait actuelles: celles concernant les systèmes autorégulés mais assujettis à d’autres, devenant ainsi ce que l’on nomme des servo-mécanismes.

Laborit, en particulier, aborde ce problème de façon très documentée et précise dans ses ouvrages.

Ainsi donc les conceptions modernes recoupent-elles très curieusement les notions traditionnelles de l’acupuncture. Nous aurons l’occasion d’y revenir beaucoup plus longuement, abordant la thérapeutique mais aussi les relations entre les données de la médecine chinoise traditionnelle et la science contemporaine ; ceci dans différentes disciplines, et en particulier, dans le cadre de la biologie moléculaire qui constitue, à notre sens, le point de jonction entre orient et occident dans le domaine scientifique en général, et médical en particulier, comme nous l’avons déjà dit.

  1. NOTION D’EQUILIBRE ENERGETIQUE

Par le biais de cette conception d’énergie, la médecine orientale étudie l’homme dans son ensemble. C’est une médecine totale. Elle étudie un être vivant non sur un plan statique et analytique, mais dans chaque fonction et chaque organe en inter-relation sur un plan de perpétuelle évolution et transformation. La notion d’équilibre énergétique est une notion dynamique et non statique. La maladie n’est que la traduction d’un déséquilibre énergétique Le rôle du médecin est donc de rétablir l’équilibre, ou mieux, d’éviter que se produise un déséquilibre. Il est entendu par-là que la médecine orientale attache une importance particulière au côté préventif dans la lutte contre les maladies. Tout le monde sait d’ailleurs que les médecins orientaux présentaient leurs notes d’honoraires à leurs patients lorsque ceux-ci étaient en bonne santé seulement. Lorsqu’ils étaient malades, le médecin les soignait gratuitement. Aussi les patients venaient-ils régulièrement se faire soigner, même et surtout s’ils étaient parfaitement bien portants en sorte de se prémunir contre la maladie.

L’acupuncture est une médecine énergétique, destinée à renforcer l’énergie vitale et l’énergie de défense du corps humain et à conserver un état physiologique normal, est une médecine préventive par excellence.

La Théorie de Yin-Yang

(AM -DUONG )

I – GENERALITES

Les médecins orientaux envisagent non seulement l’homme dans son ensemble mais aussi dans son environnement,  sensibles aux différents climats,  aux saisons,  aux rayonnements qui peuvent agir sur lui.

L’homme microcosme est pour ces médecins le reflet de l’architecture du monde et des mouvements de l’Univers (l’Univers macrocosme).

Le plus ancien traité de médecine orientale NOI KINH qui selon la tradition aurait été écrit 2 800 ans avant notre ère par l’empereur HOANG DE et ses six médecins conseillers, résumait ceci en une phrase : “l’homme répond au ciel et à la terre”.

L’homme est dans son corps tout entier, au plus intime de son fonctionnement vital,  assujetti aux grandes lois fondamentales de l’univers : comme tout objet à la surface de la terre,  il est soumis aux influences cosmiques et telluriques. Il faut noter que l’Ecologie,  science de l’Environnement,  est prise en considération par les occidentaux depuis peu de temps alors que,  les orientaux en avaient noté l’importance depuis des millénaires. C’est eux qui ont érigé l’appartenance de l’homme à la grande loi binaire universelle de l’alternance et de complémentarité INN-YANG (AM-DUONG) symbolisée dans le TAO (DAO).

L’Energie est Une mais “bipolaire »,  cette notion d’une bipolarisation trouve son origine dans la pensée Taoïste. Energie unique mais à deux faces,  dont l’une ne saurait exister sans l’autre. A première vue la chose est étonnante – Et pourtant nous connaissons et utilisons chaque jour une forme d’énergie comparable bipolaire et donc une polarité ne saurait être concevable dans l’autre : l’électricité. Est-ce à dire que L’ENERGIE serait l’électricité ? Certainement pas. L’électricité n’en est qu’une de ces manifestations.

Cette bipolarité d’un principe unique correspond aux notions de AM et de DUONG (INN et YANG) qui constituent le Pivot de tout un système de raisonnement en Orient tout comme en Occident le système cartésien.

La médecine orientale admet que tout ce qui existe dans la nature est formé de INN et de YANG,  forces opposées mais complémentaires,  réagissant l’une sur l’autre et en perpétuel mouvement. La naissance et la croissance,  la transformation et la destruction de tous les êtres et de toutes les choses sont basées sur le principe de la mutation continue de INN-YANG.

Le INN-YANG est donc l’origine de la création et de la transformation de toutes les choses et de tous les êtres de l’Univers.

En médecine,  les activités organiques,  l’apparition et la disparition de la maladie sont aussi liées aux phénomènes de mutation de INN-YANG,  dont les caractères essentiels sont l’opposition et la complémentarité.

II – OPPOSITION ET COMPLEMENTARITE DE INN ET DE YANG

Le Inn et le Yang sont les deux aspects opposés mais complémentaires,  existant dans tous les êtres,  toutes les choses,  tous les phénomènes de la nature. Ils ne peuvent exister l’un sans l’autre. Ils sont l’un à l’autre nécessaire ; ils se complètent. Ainsi arrivons-nous à la notion d’équilibre.

Le Inn et le Yang doivent être équilibrés,  en effet,  le Inn et le Yang étant complémentaires,  doivent exister en proportions équilibrées pour que tout se passe normalement. Ceci aussi bien chez l’homme que dans tout l’univers. L’équilibre entre eux est extrêmement important car,  pour l’être humain,  en particulier,  de lui résulte la santé. La maladie n’est que la traduction d’un déséquilibre.

Le Inn attire le Yang et le Yang attire le Inn,  cette complémentarité binaire se retrouve partout.

Dans toutes les sciences,  elle est visible :

– en électricité : pôle négatif et positif du courant ;

– en biologie : héliotropisme positif et négatif des végétaux ;

-en chimie : bases et acides ;

– en cristallographie et en optique : déviations lévogyre et dextrogyre de la lumière.

On peut dire qu’ils sont partout les mêmes et que les concepts Inn ou Yang possèdent entre eux une certaine analogie :

– Le ciel est Yang,  la terre est Inn.

– Le jour est Yang,  la nuit est Inn.

– L’homme est Yang,  la femme est Inn.

– L’énergie est Yang,  le sang est Inn…

Ces exemples montrent que n’importe quel être de l’Univers peut être classé en Inn et en Yang,  suivant ses caractères. En approfondissant et en élargissant la notion,  on constate que le mouvement et le repos,  la clarté et l’obscurité,  la stimulation et 1’hinhibition,  l’extérieur et l’intérieur,  l’immatériel et le matériel,  le froid et la chaleur… sont toujours liés entre eux par cette opposition du Inn et du Yang.

Par suite,  bien que les notions de Inn et de Yang soient abstraites,  elles ont une base matérielle qui embrasse,  d’une manière générale,  tout ce qui est opposé mais complémentaire.

En fait,  tout n’est pas si simple. Chaque être ou chaque objet revêt un des deux grands aspects Inn ou Yang,  mais dans chacun de ces aspects,  sont déjà présents d’autres aspects.

Le jour est Yang,  la nuit est Inn ; mais on distingue dans le jour le “Yang dans le Yang” et le “Inn dans le Yang”. La nuit es “Yang dans le Inn” et “Inn dans le Inn”.

On comprend par-là que,  dans le Inn et le Yang,  il existe d’autres Inn et d’autres Yang. Ainsi s’explique la complexité des notions de Inn et de Yang chez les êtres et les choses.

Le Inn et le Yang ne sont pas des critères d’opposition absolue,  mais des critères d’opposition relative. Ils ne représentent pas un être ou une chose de façon stable ; ils évoluent suivant les transformations de l’être ou de la chose. Non seulement ils représentent des couples d’êtres ou de choses opposés,  mais ils représentent des phénomènes d’opposition à l’intérieur de chaque être ou de chaque chose.

Quoique chaque élément d’un couple ait objectivement une substance Inn ou Yang,  l’opposition entre les composants ne peut être considérée comme absolue,  car ils ont d’avance des rapports d’assistance mutuelle (nourriture,  recours,  appui…). Ainsi,  grâce à leurs relations, le Inn et le Yang se complètent.

En physiologie humaine,  les activités organiques ne peuvent se manifester correctement que sous l’action des matières nutritives. Par contre,  les aliments ont besoin de l’action des organes pour être transformés en matière nutritive qui,  à son tour,  aide les organes à remplir leurs fonctions. Ainsi,  on peut dire que la “matière” produit “l’activité” qui,  à son tour,  produit “la matière” et ceci indéfiniment. Or,  la matière (repos) est Inn et l’activité (mouvement) est Yang. On peut donc écrire :

INN < —————– > YANG

D’une manière générale, le Inn entretient le Yang,  mais le Yang exerce son action sur le Inn. Simultanément,  ils se stimulent et s’entraident.

Cette notion fait appel à la physiologie pour expliquer l’importance des relations Inn-Yang. L’énergie Inn (impliquant le sens de matière,  sang,  liquide organique…) est conservée dans l’intérieur du corps pour subvenir aux besoins de l’énergie Yang (impliquant le fonctionnement et l’activité de défense contre l’extérieur). Le Yang circule à l’extérieur pour défendre le Inn qui se trouve à l’intérieur.

Le Inn et le Yang ne peuvent subsister l’un sans l’autre. Ainsi, le Inn sans le Yang ne peut produire,  le Yang sans le Inn ne peut prospérer. Si cela était,  les êtres ou les choses cesseraient de se mouvoir,  de produire et de se transformer. Ce serait l’anéantissement de l’Univers.

BIPOLARITE ENERGETIQUE – RAPPORT DE RELATIVITE

Le Yin et le Yang désignent donc deux aspects inverses mais complémentaires ainsi pour :

L’énergie électrique :

  • le INN correspond à NEGATIF
  • le YANG correspond à POSITIF

L’énergie lumineuse :

  • le INN correspond à l’OBSCURITE
  • le YANG correspond à LA LUMIERE

L’énergie calorique :

  • le INN correspond au FROID
  • le YANG correspond au CHAUD

L’énergie cinétique :

  • le INN correspond au REPOS/IMMOBILITE
  • le YANG correspond au MOUVEMENT/MOBILITE

Le Inn attire le Yang et le Yang attire le Inn,  cette complémentarité binaire se retrouve partout dans l’Univers.

Les exemples pourraient être donnés à l’infini,  mais pour préciser mieux,  il faut spécifier deux rapports essentiels concernant les aspects Inn et Yang :

1 – LE RAPPORT DE RELATIVITE

2 – LE RAPPORT D’EVOLUTIVITE

1 – Le rapport de relativité :

Inn et Yang doivent être compris en tant qu’adjectifs et non en tant que substantifs. Ils désignent la qualité d’un objet,  d’un élément,  mais ne peuvent,  du moins dans les manifestations que nous en pouvons appréhender,  exister de façon absolue :

LE YIN ABSOLU – LE YANG ABSOLU

C’est à dire le Inn sans Yang,  ou le Yang sans Inn,  ne sont pas compatibles avec la vie et ses manifestations.

C’est pourquoi ils sont en perpétuel rapport de relativité,  et la désignation d’un élément quel qu’il soit comme de nature Yang signifie seulement qu’il est plus Yang qu’un ou plusieurs autres éléments pris à titre de comparaison. De même la désignation d’un objet (au sens large du terme) comme étant de nature Inn,  signifie seulement qu’il est proportionnellement plus Inn qu’un ou plusieurs autres objets pris pour comparaison.

Dans tout système comportant la réalisation d’un mouvement énergétique,  se trouvent,  en proportions diverses,  des éléments Inn et des éléments Yang,  amenant à qualifier ce système de Inn ou Yang en fonction de la prépondérance des premiers ou des seconds,  mais les deux catégories d’éléments coexistent toujours dans un système à quelque échelon do références qu’il appartienne.

2 – Le rapport d’évolutivité

Dans la mesure où il y a mouvement,  dans la mesure donc où il va une certaine proportion relative d’éléments Inn et d’éléments Yang,  il y a évolution.

Cette évolutivité des systèmes énergétiques,  et en particulier des organismes vivants,  se réalise :

DANS LE TEMPS – DANS L’ESPACE

a) L’évolution dans le temps peut s’effectuer selon de nombreuses modalités en fonction du type d’énergie considérée,  des facteurs qui peuvent intervenir sur elle pour en modifier le cours ; mais,  toujours,  le mouvement énergétique voit son évolution dans le temps qualifiée,  selon le cas,  de : RAPIDE ou LENTE

Aussi,  en fonction du type de manifestation énergétique envisagée,  peut-il être question de fréquence,  ou de longueur d’onde,  ou de vibrations plus ou moins rapides,  ou de mouvements d’agitation plus ou moins accentués,  ou d’une évolution aiguë ou chronique – mais l’évolue – aux notions de lenteur ou de rapidité.

Dans ce cadre :

– toute évolution rapide correspond à des manifestations YANG

– toute évolution ion te correspond à des manifestations INN.

C’est ainsi que la chaleur qui correspond à une augmentation de l’agitation moléculaire,  est YANG. Alors que le froid qui correspond à une diminution de l’agitation moléculaire,  est INN.

C’est ainsi que les maladies,  ou manifestations morbides aiguës,  d’évolution rapide sont YANG. Alors que les maladies ou manifestations morbides chroniques,  d’évolutivité lente sont INN.

b) L’évolution dans l’espace- Là également les différentes énergies peuvent se propager dans l’espace selon des modalités très variables,  dépendant de leur nature propre,  mais aussi de différents facteurs pouvant intervenir sur cette propagation.

Quoiqu’il en soit,  .la répartition évolutive dans l’espace d’un matériel énergétique peut être considérée :

– Autour d’un axe vertical,  selon quatre directions de base se coupant,  à angle droit et déterminant :

– la latéralité droite

– la latéralité gauche

 L’avant   )

            coïncidant avec les suivants

l’arrière   )

– Autour d’un axe horizontal,  selon quatre directions de base se coupant à angle droit et déterminant:

– L’avant      )

            coïncidant avec les précédents

 – L’arrière    )

– le haut

– le bas

Ainsi se trouvent définies six directions de base :

– avant     )

– arrière  )

en correspondance avec les quatre points cardinaux

– droit      )

– gauche  )

– haut

– bas

Tous les intermédiaires pouvant évidemment être envisagés quelque soient les axes considérés,  vertical ou horizontal,  et les directions décrites. Il existe toujours un centre,  en 1’occurence ponctuel,  et une périphérie,  ici allant à l’infini.

Mais ce découpage spatial s’applique naturellement à tout système organisé,  et en particulier au système énergétique constitué par un organisme vivant,  le corps humain,  par exemple. Dans celui-ci se distinguent aussi :

]. le haut         2. la gauche  3. l’avant        4. la périphérie

5. le bas         6. la droite     7. l’arrière      8. le centre

Dans ce cas précis :

 – les quatre premiers termes sont YANG

– les quatre derniers termes sont INN

La qualité YANG correspondant à des phénomènes énergétiques d’expansion,  de diffusion,  de dissociation,  d’accroissement de la mobilité et du mouvement de superficialisation,  de la latéralité gauche.

La qualité INN correspond à des mouvements énergétiques inverses de concentration,  de densification,  de coaptation,  de diminution de la mobilité,  du repos,  d’intériorisation,  de progression vers le bas,  de latéralité droite.

En fonction de toutes ces données,  succinctement résumées en guise d’introduction,  et qui seront très fréquemment évoquées et développées ou cours de cet ouvrage et des suivants,  les caractères INN ou YANG peuvent reconnaître une première classification.

Le principe du Inn et du Yang est issu du génie de la pensée chinoise et de sa vision relativiste des choses. Ce principe permet un raisonnement binaire dans lequel toutes les catégories des phénomènes observés peuvent être classées en deux ensembles. On doit d’ailleurs comprendre le terme ensemble employé ici,  approximativement dans le sens qu’il possède en mathématiques modernes.

Un ensemble est le Yin,  l’autre le Yang.

Le symbole du Inn est représenté par la terre,

le symbole du Yang par le ciel.

Ainsi l’homme,  qui est placé entre la terre et le ciel procède des deux.

Sont classés par le raisonnement simple de l’analogie,  en Inn les phénomènes les plus matériels,  les plus lourds,  les plus grossiers,  comme les solides,  le corps,  les déjections,  les phénomènes les plus inertes comme le repos,  la mort,  l’immobilité ; les phénomènes les plus froids et les plus profonds,  comme le froid,  la glace qui densifie l’eau,  l’hiver,  l’intérieur,  le caché,  le profond ; Inn également sont la nuit,  la lune,  la femelle. Par opposition sont Yang les gaz,  l’énergie des méridiens par opposition au corps charnel,  l’activité psychique,  la vie,  l’activité,  la chaleur,  la vapeur d’eau,  l’été,  l’extérieur,  le découvert,  le superficiel,  le jour,  le soleil,  le mâle.

Contrairement à l’apparence,  ce principe binaire du Inn et du Yang ne procède pas de la seule et simple spéculation empirique comme certains l’ont affirmé,  mais procède aussi de concepts métaphysique et philosophique de la Chine ancienne qui l’investit d’un sens transcendant et conjointement d’une qualité immanente.

La philosophie taoïste chinoise antique considère que le Inn-Yang est le principe d’antagonisme par lequel le principe unique en toute chose,  le Tao,  immatériel permanent et potentiel peut se matérialiser dans le monde physique qui,  lui,  est actualisé mais non permanent,  voué aux changements et aux transformations,  à l’apparition et à la disparition.

Tableau – Classification du Inn-Yang

YINYANG
Matière Matériel Organes nuit lune femelle hiver lourd grossier solides déjections repos mort immobilité froid glace intérieur caché profond  Énergie Immatériel Entrailles Jour Soleil Mâle Eté Léger Subtil Gaz émanation psychique activité vie mobilité chaleur vapeur extérieur découvert superficiel

Le Inn et le Yang sur le point de vue spéculatif,  c’est déjà le principe de la relativité et la défiance du principe d’identité qui est tiré,  lui de l’observation empirique. Ainsi lit-on dans les premiers ouvrages chinois de médecine : “l’apparence,  vue de l’extérieur,  n’est plus l’apparence”. De ce fait,  Inn et Yang ne sont jamais fixés. Il existe au contraire un dynamisme entre ces deux propositions : un dynamisme de complémentarité comme le marne et la femelle,  un dynamisme d’alternance comme le jour et la nuit,  un dynamisme de transformation : l’excès de Yang se transforme en Inn,  l’excès de Inn en Yang.

Ce raisonnement binaire et relativiste,  impliquant en permanence l’idée de changement,  d’alternance,  de complémentarité et de relativité parait maintenant plus moderne et adéquat qu’il ne l’aurait paru il y a un siècle ou plus,  et autorise la pensée chinoise à une acuité de pénétration dans tous les domaines.

Il est en effet le raisonnement qui s’adapte le mieux à saisir le principe universel d’homogénéité et d’hétérogénéité que la science a démontré dans toutes les lois de la nature,  principe dit d’entropie et de néguentropie.

Ce principe explique l’organisation cybernétique des lois physiques et particulièrement de la biologie dont le schéma est : action – réaction – rétroaction (fig. 28) :

Organisation cybernétique en biologie

Ce même schéma se retrouve dans la représentation symbolique et bien connue du principe Inn-Yang,  effecteur du TAO , appelé TAI QI.

Le TAI QI exprime schématiquement à la fois l’alternance,  la transformation de l’un en l’autre et l’antagonisme du Inn et du Yang.

TAI QI,  principe Inn-Yang – le TAO

En physique,  ce principe d’antagonisme et de complémentarité s’illustre parfaitement clans le phénomène de la lumière qui se propage à la fois de façon ondulatoire,  et; corpusculaire

Il est remarquable de noter que le symbole auquel répond le Yang est un trait continu et que le symbole du Inn est un trait discontinu.

Symboles du Inn et du Yang

Pour approfondir ce symbole il est opportun de lire l’édifiant article du sinologue J. Needham ayant pour titre : “Ondes et particules dans la pensée scientifique chinoise de l’Antiquité et du Moyen-Age”.

En physique atomique, ce principe binaire rend compte des principes opposés d’exclusion de Pauli (Yang) et de Carnot-Clausius (Inn),  qui jouent en complémentarités antagonistes pour les lois de gravitation des électrons. Ce même principe du Inn-Yang peut fort bien s’appliquer aux lois des particules élémentaires, et porte alors d’autres noms. Un physicien des particules, Capra, a tenté ce rapprochement avec la philosophie taoïste chinoise dans son livre intitulé : “Le TAO de la physique”.

En philosophie,  le Inn-Yang rend compte de l’alternance de l’un et du multiple,  du transcendant et de l’immanent,  de la multiplication des êtres vivants par l’exercice de l’instinct de reproduction ou au contraire la sublimation,  le réfrènement de cet instinct pour la recherche de fusion avec le transcendant.

Dans la matière vivante,  au niveau même de la cellule,  ce principe est en opération comme le rappelle Arthur Koestler,  dans son ouvrage à titre Inn-Yang : “Le cheval et la locomotive”,  où il décrit le Holon, structure uniciste.

En physiologie générale et dans le fonctionnement du cerveau le même mécanisme antagoniste est analysé par le biologiste Henri Laborit, et en psychologie par Stéphane Lupasco,  dans son ouvrage : “L’énergie et la matière psychique”,  où les conceptions exposées sont plus proches de celles de la psychologie chinoise,  que de la psychologie occidentale.

En climatologie,  le Inn-Yang rend compte de l’alternance des saisons,  de la chaleur Yang de l’été,  et du froid Inn de l’hiver,  des demi-saisons comme le printemps qui est le Yang dans le Inn et l’automne, Inn dans le Yang. On voit ici la transformation du Inn et du Yang et l’inverse s’opérer,  par des étapes de transition comme pour midi minuit,  milieu de la journée et milieu de la nuit (fig. 31).

Les quatre saisons et quatre moments du Inn-Yang

Sur cette figure, on constate que les quatre saisons avec les deux solstices et les deux équinoxes correspondent aux quatre phases de transformation du Inn-Yang. Si on les symbolise par deux niveaux,  il y a la phase Yang de Yang qui correspond à l’été  = ; la phase Inn de Inn qui correspond à l’hiver =  = ; la phase Yang de Inn correspond au printemps,  passage de l’hiver à l’été,  d’égalité du Inn et du Yang,  d’où l’équinoxe,  le jour égale la nuit ; = = la phase Inn de Yang = = correspond à l’automne,  passage de l’été à l’hiver,  d’égalité du Yang et du Inn,  d’où l’équinoxe,  la nuit égale le jour.

Ces quatre phases se superposent à la symbolique du TAI QI

En médecine, le Inn et le Yang trouvent leur illustration parfaite dans la loi des antagonismes biologiques comme les antigènes et les anticorps,  les poisons et les contrepoisons,  les substances activatrices et inhibitrices,  l’acétylcholine et l’adrénaline,  le système sympathique et parasympathique,  les facteurs de la coagulation et leurs systèmes inhibiteurs…

La complémentarité et le passage de l’excès dans son contraire s’illustrent par la loi biologique du feed-back. Par exemple,  l’hypophyse sécrète une hormone,  l’A.C.T.H.,  qui pousse la surrénale à sécréter du cortisol.

Lorsque le taux de cortisol est suffisamment élevé dans le sang,  il inhibe l’activité de l’hypophyse qui cesse alors de sécréter l’A.C.T.H. C’est ce qu’on appelle feed-back.

Le principe d’antagonisme s’exerce aussi dans la conduction nerveuse,  par l’échange du sodium et du potassium à travers la membrane. Il s’exerce aussi dans la régulation de la tension artérielle,  dans la régulation de la pression du sang en oxygène et en gaz carbonique,  dans l’élimination rénale du sel,  dans la régulation sanguine du glucose,  bref,  dans tous les métabolismes biochimiques du corps,  tous sans exception.

Il n’est pas possible de concevoir toute la richesse et l’importance du raisonnement Inn-Yang en acupuncture,  sans avoir à l’esprit toutes,  nous disons bien toutes les relations possibles que le Inn-Yang représente à la fois,  relations climatiques,  géographiques,  physiques,  chimiques,  biologiques,  énergétiques…

Cependant,  dans l’antiquité,  toutes ces données de biologie moderne n’étaient pas connues des médecins. Mais les Chinois y avaient substitué,  grâce à la richesse du raisonnement binaire par le Inn-Yang,  leur connaissance profonde de l’énergie,  des méridiens,  et des viscères correspondants.

Ne connaissant pas le détail des facteurs de la coagulation et leurs mécanismes ultra-compliqués qui ne sont pas tous élucidés encore,  ils soutenaient pourtant 2 000 ans avant J.C. que le foie produit le sang. Or,  les facteurs de la coagulation sont justement synthétisés par le foie.

Bien que nous ne connaissions pas encore exactement la nature de cette énergie qui circule dans les méridiens,  tout se passe comme si,  à la réflexion,  cette énergie était la résultante des divers métabolismes complexes du corps et en même temps,  capables d’induire leur fonctionnement et dans leur dérèglement de provoquer des perturbations au sein de ces mécanismes.

Ainsi les Chinois établirent-ils les relations entre les désordres de l’énergie des méridiens et les symptômes entraînés,  sans connaître une seule molécule de notre organisme.

Ayant fait la démarche inverse,  nous avons mis des siècles à découvrir certaines maladies qu’ils avaient déjà définies longtemps auparavant,  comme le diabète,  qu’ils décrivirent les premiers,  comme la tuberculose,  comme aussi les polynévrites,  etc…,  grâce en particulier à cette profondeur de raisonnement que permet d’atteindre le Inn-Yang.

En acupuncture, le INN-YANG devait servir aussi à classer le comportement des individus.

Indépendamment du sexe,  qui détermine que l’homme est Yang et la femme Inn,  il existe en effet des sujets Inn et des sujets Yang.

Sont INN les organes pleins, appelés TANG et qui ont un rôle de “réservoir”,  de “magasin”,  .où se réalisent les métabolismes et où s’élabore l’énergie essentielle, énergie vitale :  Il s’agit du cœur, du foie, du rein, du poumon, de la rate-pancréas et de la fonction anorganique “enveloppe du cœur” ou « Maitre du cœur »(TÂM BAO)

Sont YANG les organes creux ou entrailles, appelés PHU, ils ont un rôle de « transport », dont de mouvement : Il s’agit de l’estomac, du gros Intestin, de l’intestin grêle, la vésicule biliaire, de la vessie et de la fonction du « Triple réchauffeur » (TAM TIEU)

Mais deux autres classements par le Inn-Yang interviennent aussi en acupuncture,  qui se complètent et s’interpénètrent,  laissant jouer les relations les plus riches et multiples des éléments entre eux,  c’est-à-dire des méridiens et par conséquent des organes et des fonctions. Un premier classement à base 6 et un deuxième à base 5 concernent les douze méridiens et les douze fonctions principales de la physiologie chinoise.

Ces classements ont pour nom respectif,  les six énergies et les cinq éléments.

CROISSANCE ET DECROISSANCE

EQUILIBRE ET DESEQUILIBRE

DE YIN ET DE YANG

L’opposition de Inn et de Yang n’implique pas l’idée d’arrêt sans transformation. Tout en s’opposant,  ils se soutiennent en provoquant d’une manière continue des phénomènes d’alternance. Ce côté est faible,  l’autre est fort… Ce côté progresse,  l’autre recule… C’est dans ce cadre d’alternance de Inn et de Yang que se développent et évoluent les êtres et les choses.

A l’état normal,  cette transformation ne produit pas de déséquilibre,  grâce aux actions inhibitrices et stimulatrices du Inn et du Yang. Le Yang,  aidé par le Inn ne sera pas trop “gonflé et tendu” (en plénitude) ; le Inn réglé par le Yang ne sera pas trop faible (en vide). L’évolution du Inn et du Yang est constamment maintenue dans le cadre de “l’opposition équilibrée”.

Quant à l’évolution des phénomènes naturels,  cosmiques,  tels que l’évolution des saisons (printemps tiède,  été chaud,  automne frais,  hiver froid),  c’est aussi un aspect classique de l’évolution du Inn et du Yang.

Cela signifie que lorsque l’énergie Yang “s’agrandit” et devient forte,  l’énergie Inn “se rapetisse” et devient faible et vice versa ; le Yang se transforme en Inn et le Inn en Yang,  c’est la raison pour laquelle froidi et chaleur se succèdent. Normalement,  les saisons se suivent suivant un “schéma” déterminé. L’anomalie dans la succession se traduit par des catastrophes.

Ainsi,  toutes les choses et tous les êtres ont leur évolution, ,  Inn-Yang,  sans laquelle il n’y aurait pas d’activité,  ni de développement ; mais cette évolution doit,  avant tout,  être harmonieuse et équilibrée.

Le corps humain a lui aussi,  “besoin de conserver cet équilibre. Mais il ne s’agit pas d’un équilibre absolu et immobile,  mais d’un équilibre d’opposition et de conservation.

Ainsi,  au cours des activités (Yang),l’organisme consommant une certaine quantité de liquide organique (Inn) et d’énergie Yang (Inn),  il y a augmentation de Yang et diminution de Inn. (On dit “Le Yang croît,  le Inn décroît”). Par contre,  la matière (parties nourricières du corps = Inn) a besoin de l’activité (énergie = Yang) organique pour se transformer,  d’où diminution de Yang et augmentation de Inn (On dit : “Le Yang décroît,  le Inn croît”).

De ce fait,  la transformation,  la croissance,  la décroissance de Inn et de Yang sont les conditions essentielles du développement continu du corps humain,  au cours duquel l’équilibre physiologique doit être constamment conservé.

CONCLUSION

En conclusion,  l’opposition et la complémentarité,  la croissance et la décroissance,  l’équilibre et le déséquilibre du Inn et du Yang peuvent expliquer les relations interné des êtres et des choses,  ainsi que leur développement et leurs transformations. La médecine orientale utilise ces notions fondamentales de Inn et de Yang pour résoudre les problèmes de la pathologie,  de la physiologie humaines et s’en sert comme guide dans l’établissement du diagnostic et dans la recherche du traitement.

INN ET YANG en Applications Cliniques

Docteur QUYEN VAN PHU Henri ( Thèse d’acupuncture)

  1. En physiologie et anatomie

Selon la conception orientale,  le Inn et le Yang sont partout et toujours présents dans l’organisme humain. Quelles que soient la structure et la fonction de l’un de ses composants,  on peut toujours utiliser le Inn et le Yang pour les expliquer.

Selon So Ouenn (chapitre4 ):

-le revêtement cutané est Yang

-le dos est Yang,  l’abdomen est Inn

il y a 5 organes qui sont Inn

  • Foie
  • Cœur
  • Rate
  • Poumons
  • Reins

-il y a 6 entrailles sui sont Yang

  • Vésicule biliaire
  • Estomac
  • Vessie
  • Intestin grêle
  • Gros intestin
  • Triple réchauffeur
  •  

-le dos est Yang,  et le cœur est Inn dans la partie Yang,  les poumons sont Inn dans la partie Yang.

-l’abdomen étant Inn,  les Reins sont Inn dans la partie Inn.

-les méridiens Inn sont Inn.

-le sang est Inn.

-les méridiens Yang sont Yang.

-l’énergie est Yang.

-l’extérieur est Yang,  l’intérieur est Inn.

-l’organe est Inn.

Comme dans le Inn il y a le Yang,  on distingue :

  • Poumon –Inn
  • Poumon-Énergie ou Poumon-Yang
  •  
  • Cœur-Sang ou Cœur-Inn
  • Cœur-Energie ou Cœur-Yang
  • Rein-Inn
  • Rein-Yang
  • Foie-Sang ou Foie-Inn
  • Foie-Energie ou Foie-Yang

-l’entrailles est Yang. Comme dans le Yang,  il y a le Inn,  on distingue :

  • Estomac-Inn
  • Estomac-Yang ou Estomac-Chaleur

etc…

-la matière nutritive est Inn

-le fonctionnement est Yang

  • En physiopathologie

1) L’organisme humain doit assumer en permanence le maintien de l’équilibre entre le Inn et le Yang,  équilibre qui caractérise l’état physiologiquement normal. En cas de perte d’harmonie entre le Inn et le Yang,  il se crée un déséquilibre se traduisant d’abord par un hyperfonctionnement de l’un de ses composants. La rupture de l’équilibre Inn-Yang,  cause déterminante de toute maladie relève de deux mécanismes fondamentaux :

-L’hyperfonctionnement ou l’hypertonie de Inn avec comme corollaire l’hypotonie de Yang

-ou l’hyperfonctionnement ou l’hypertonie de Yang avec comme corollaire l’hypotonie de Inn.

a- Signes de Yang victorieux : signes de la chaleur: fièvre,  pouls rapide,  soif,  constipation,  urines rouges

b- Signes de Inn victorieux : signes du Froid: corps froid,  membres froids; diarrhée,  urines limpides,  pouls profond

c- Signes de vide de Yang :

Corps et membres froids,  le malade craint le froid et aime les boissons chaudes,  peau froide,  transpiration froide,  fade et légèrement visqueuse,  absence de soif,  hypopnée,  pouls petit,  rapide et vide.

d-Signes de vide de Inn :

Hyperthermie,  membres chauds,  transpiration chaude et salée,  sécheresse de la bouche,  malade a soif et aime les boissons froides,  hyperpnée,  pouls grand et plein.

2) Dans l’évolution de la maladie, ses caractères peuvent changer selon l’évolution vers le Inn ou le Yang. Ainsi,  la maladie se trouvant à la partie Yang influe sur la partie Inn : l’hypertonie de Yang provoque une maladie de nature Inn. Exemple: une hyperthermie prolongée entraîne une déperdition liquidienne.

La maladie se trouvant à la partie Inn influe sur la partie Yang. L’hypertonie de Inn provoque une maladie de nature Yang. Exemple : selles molles prolongées, vomissements prolongés entraînant une atteinte cérébrale avec hyperthermie,  convulsions.

3) La perte de l’équilibre entre Inn-Yang entraîne une atteinte de la maladie à différents endroits de l’organisme qui sont de caractère Inn ou Yang.

La plénitude de Yang entraîne un syndrome de “Chaleur externe”:

  • Hyperthermie
  • corps et 4 membres chauds

car la partie Yang du corps correspond à la chaleur.

La plénitude de Inn provoque un syndrome “Froid interne”:

  • diarrhée
  • peur du froid
  • urines claires

car la partie Inn du corps correspond au froid.

Le vide de Inn provoque un syndrome de “chaleur interne” = déperdition liquidienne(diminution de liquides organiques) entraînant:

  • soif
  • sécheresse de la gorge
  • constipation
  • urines rouges

Le vide de Yang entraîne un syndrome de “froid externe”

  • peur du froid
  • 4 membres froids

car graisse de Yang à la partie externe

  •  Sur le plan diagnostic

1)Grâce aux 4 méthodes de diagnostic :

  • Inspection
  • audition-olfaction
  • palpation: des différentes parties du corps des pouls

on a des signes cliniques qui doivent être classés en Inn-Yang. Ainsi

  • le froid est Inn
  • la chaleur est Yang
  • l’intérieur est Inn
  • l’extérieur est Yang
  • le pouls superficiel est Yang
  • le pouls profond est Inn

2)Grâce aux 8 règles de diagnostic, on arrive à analyser et à classifier les symptômes. Leur emploi permet de saisir les aspects essentiels de la maladie pour déterminer son étiologie et reconnaître soi évolution:

-intérieur-extérieur

-vide-plénitude

 -froid-chaleur

-Inn-Yang

Le Inn et le Yang sont deux notions clés visant à catégoriser deux types de symptômes: ils permettent de façon générale d’approfondir le différents aspects de la maladie.

L’extérieur, la chaleur, la plénitude sont classés dans la sphère Yang.

L’intérieur, le froid et le vide sont classés dans la sphère Inn.

Ainsi d’après le SO OUENN (chapitre 5):

 “Un bon diagnostiqueur examine d’abord le teint,  tâte le pouls pour déterminer le Inn et le Yang afin d’appliquer un traitement approprie”

3)En se basant sur les 4 méthodes de diagnostic et les 8 règles de diagnostic, on classe les syndromes en syndromes Inn-Yang .

  •  En thérapeutique

1)En médecine extrême-orientale, la thérapeutique a pour but de rétablir l’équilibre fondamental Inn-Yang. D’après SO OUENN (chapitre 7):

” II faut examiner minutieusement le Inn et le Yang et les régulariser.”

On applique soit :

 -l’acupuncture et la moxibustion

-les massages

-les médicaments

-la gymnastique médicale

2) Les médicaments sont classés en deux catégories:

-les médicaments froids,  frais appartiennent à la sphère Inn et sont employés pour soigner les maladies Chaleur, maladies Yang.

-les médicaments chauds, tièdes appartiennent la sphère Yang et sont employés pour soigner les maladies Froid, maladies Inn.

3) En pratique courante :

-Dans les maladies Chaleur, on utilise l’acupuncture.

-Dans les maladies Froid, on utilise la moxibustion.

-On disperse si la maladie est en état de plénitude

-On tonifie si la maladie est en état de vide

-Pour les maladies des organes (les organes sont Inn), on utilise les points du dos qui sont Yang.

-Pour les maladies des entrailles (les entrailles sont Yang), on utilise les points Mo du ventre et du thorax qui sont Inn.

Ces directives thérapeutiques découlent d’un principe fondamental formulé dans le Nei Jing:

“Si la maladie appartient au Yang, le traitement est du Inn. Si la maladie appartient au Inn, le traitement est du Yang.”

Règle des Cinq Mouvements

 NGU – HANH

Généralités

La règle des cinq mouvements est une des plus anciennes théories (antérieure au IIIème millénaire av. J.C.), encore très employée en Extrême-Orient. Elle est basée sur deux propriétés particulières: production et destruction des cinq éléments qui sont : Métal, Bois, Eau, Feu, Terre.

En médecine, cette théorie est largement employée pour la recherche des rapports des organes entre eux, des relations entre les différentes parties du corps humain et les phénomènes extérieurs.

Si  nous reprenons la disposition de ces cinq éléments sur un cercle, nous pouvons les classer comme suit (voir figure) :  

Cependant un détail important est à retenir : L’un d’entre eux, la TERRE représente en fait le Centre, qui, pour des raisons de commodité, a été reportée sur le cercle.

Et le véritable schéma devrait être (voir figure) :

 Pourquoi cela ? Parce que à l’origine il y avait quatre éléments seulement – Et puis il y avait la Terre, sur laquelle on vivait : celle-ci paraissait sensiblement différente des autres par sa situation – Et cette Terre nourricière, que l’on cultivait, qui constituait la base (au sens propre du terme) de toute vie, fût peu à peu confondue avec la notion de territoire, de pays. Or le territoire des Chinois est la Chine bien entendu, mais dont la dénomination, en chinois, signifie “Empire du Milieu”. Le là à passer du milieu au centre il n’y a qu’un pas, et c’est ainsi que ce cinquième élément fut situé au centre, représentant l’axe du quadrilatère constitué par les quatre autres. Le cadre, la structure, formé des quatre éléments se trouvait ainsi situé, localisé dans l’espace, grâce à ce centre. Puis, au cours des siècles, le raisonnement se complète de plus en plus et l’on voit l’élément TERRE rejeté à la périphérie, sur le cercle, entre le PEU et le METAL. Ceci pour des raisons multiples, en particulier d’ordre philosophique, et qui n’ont pas à être exposées dans le cadre de ce texte.

Propriétés particulières des 5 mouvements

Les cinq éléments “vivent”. Ils ne sont pas inertes. Ils s’engendrent et se détruisent sans cesse. C’est la loi de toute vie : naissance et mort.

Et un équilibre résulte de cette production et de cette destruction, qui procède de leur harmonie.

Ceci est parfaitement concevable puisque la vie est mouvement

Ainsi découle la règle des 5 mouvements de la vie

1) Le cycle de production (SINH)

Ceci peut s’écrire de la manière suivante :

– le FEU produit la TERRE,

– la TERRE produit le METAL,

– le METAL produit l’EAU,

– l’EAU produit le BOIS,

 – le BOIS produit le FEU.

Cycle de production, correspond au parcours du cercle dans le sens horaire : voir schéma

Evidemment tout cela à première vue ne paraît pas tout à fait justifié et demande quelques explications :

 – le FEU produit la TERRE : le feu brûle ce qu’il atteint, le réduit en cendres, qui se mêlent à la Terre.

– la TERRE produit le METAL : les gisements de métaux se trouvent dans la Terre, et dans un certain sens, naissent de celle- ci, en son sein.

 – Le METAL produit l’EAU : en fait, l’Eau représente ici le liquide pris dans son sens général. Et tout métal, dans certaines circonstances, de températures en particulier, devient liquide. Nous en connaissons un exemple à la température normale : le mercure.

 – l’EAU produit le BOIS : nul n’est besoin d’y inciter. Les végétaux n’ont-ils pas besoin d’eau pour croître ?

– le BOIS produit le FEU : là encore aucune explication à donner : le bois est le premier et le meilleur des combustibles naturels

LES SAISONS

LE PRINTEMPS dorme naissance à l’ETE

L’ETE  donne naissance à la CINQUIEME SAISON

LA 5è SAISON donne naissance à l’AUTOMNE

L’AUTOMNE donne naissance à l’HIVER

L’HIVER donne naissance au PRINTEMPS

Mais peu importe, à vrai dire, toutes ces explications qui ne sont données que pour éclairer le texte. Car en fin de compte tout ceci n’est que symbole, et chargé d’une signification beaucoup plus large sur laquelle nous reviendrons.

 Ainsi, chaque mouvement présente deux aspects distincts : produire, être produit, comme “la mère et le fils”.

Par exemple,

 le Métal produit l’Eau : le Métal est la “mère” de l’Eau.

 l’Eau produit le Bois : le Bois est le “fils” de l’Eau.

 Il en est de même pour les autres mouvements.

En somme, “produire” implique les sens de nourrir, entretenir, aider.

2) Le cycle de destruction (KHAC)

De même que les éléments “s’engendrent” l’un l’autre, de même ils se détruisent, faute de quoi l’équilibre ne régnerait plus dans l’Univers.

 Mais si nous conservons aux éléments leur place sur le cercle, la loi de destruction est alors figurée par une série de lignes constituant une étoile (cf schéma) :

Ceci peut donc s’écrire de la façon suivante :

– le FEU détruit le METAL, en le fondant

 – le METAL détruit le BOIS, en le coupant

 – le BOIS détruit la TERRE, en le couvrant

 – la TERRE détruit l’EAU, en le retenant

– l’EAU détruit le FEU, en l’éteignant

 Ici encore, ce n’est pas toujours évident. Mais pour illustrer ces notions, nous pouvons préciser un peu :

– le FEU détruit le METAL : pas de difficulté,

 – le METAL détruit le BOIS : pas de difficulté, la hache (ou la tronçonneuse !) détruisent l’arbre,

 – le BOIS détruit la TERRE : en fait pour le comprendre, il suffit de remplacer le verbe détruire par le verbe recouvrir, cacher. Dans la mesure où la Terre est recouverte par la végétation, si cette végétation est suffisamment dense, la Terre disparaît à nos yeux, elle semble être “détruite” par cette végétation,

 – la TERRE détruit l’EAU : ici également le terme détruire est utilisé au sens figuré. La Terre ne détruit pas l’Eau, mais l’absorbe, Lorsqu’il pleut, la majeure partie de l’eau de pluie est absorbée au fur et à mesure par la Terre et disparaît, (c’est pourquoi, la Terre est censée “détruire” l’Eau).

 – l’EAU détruit le FEU : sans commentaires. Ainsi, chaque mouvement présente un double aspect : détruire et être détruit. En somme, le terme “détruire” implique les sens de vaincre, opprimer, empêcher.

Ceci correspond à l’étoile à cinq branches qui est le cycle d’interférence régulatrice de l’énergie.

3) Le cycle de la domination (pathologique)

Ce cycle est pathologique et entraîne des perturbations

Par exemple, si la terre ne joue pas son rôle en absorbant le trop d’eau, il risque de provoquer une inondation entrainant des dégâts, c’est aussi le cas en pathologie humaine.

L’élément TERRE (RP/E) domine l’élément BOIS F/VB

L’élément BOIS (F/VB) domine l’élément METAL P/GI

L’élément METAL (P/GI) domine l’élément FEU C/IG

L’élément FEU C/IG domine l’élément EAU R/V

L’élément EAU R/V domine l’élément TERRE RP/E

 Notion d’équilibre entre le cycle de production et de destruction :

 Si nous reportons sur un même schéma les deux cycles de production et de destruction des cinq éléments, il se crée ainsi cinq mouvements qui amèneront un équilibre entre les deux phénomènes : 

Selon les lois générales de la mutation naturelle, “la production entraîne la destruction et réciproquement”. S’il y a production sans destruction, ou destruction sans production, l’équilibre naturel est détruit. 

  La destruction et la production sont les deux conditions primordiales du maintien de l’équilibre de toutes les choses, de tous les êtres. Et ce sont ces combinaisons d’actions mutuelles qui conduisent les êtres et les choses à se développer, se multiplier sans discontinuité.

 Par exemple, le Bois peut détruire la Terre, mais la Terre peut produire le Métal qui détruit le Bois.

Cet équilibre entre la Terre, le Bois, et le Métal, démontre que, malgré la destruction de la Terre, celle-ci ne présente pas de phénomène d’affaiblissement, car elle peut produire le Métal qui détruira le Bois.

 Ainsi, lorsqu’on emploie le terme de Cinq Mouvements (NGU-HANH) en médecine, c’est qu’on veut dire qu’il existe simultanément des phénomènes de stimulation (production) et d’inhibition (destruction)

Ces deux phénomènes se manifestent sans arrêt dans notre organisme, au niveau des cinq organes et des six entrailles, pour maintenir l’équilibre physiologique.  Insistons une fois encore sur le fait que toutes ces expressions ne sont que des images. Elles sont chargées d’une signification profonde, symbolique, et ne sont énoncées ici que, pourrait-on dire, à titre mnémotechnique.

A partir de la théorie des cinq Mouvements, et des lois qui les régissent, prend naissance tout un raisonnement strictement logique, qui trouve ses applications dans l’observation courante, dans la vie quotidienne, mais aussi dans la médecine orientale traditionnelle. La précision et l’exactitude des conclusions auxquelles il permet d’aboutir sont stupéfiantes. Et, fait pouvant paraître inattendu à ceux qui n’en ont pas l’habitude correspondent parfaitement, dans la majeure partie des cas, aux idées et théories scientifiques les plus actuelles. Rien là, d’ailleurs, à la réflexion, de bien étonnant l’Univers est toujours l’Univers, ses lois sont immuables, et quel que soit l’esprit dans lequel on l’étudié, son observation ne saurait aboutir à des aberrations – Pourvu évidemment qu’elle soit sérieusement, méticuleusement menée – Et nous savons que dans ce domaine les Orientaux sont orfèvres en la matière.

RELATIONS ENTRE LE YIN-YANG

ET LES CINQ MOUVEMENTS.

La théorie du Inn et du Yang a pour but d’expliquer les manifestations énergétiques de caractères opposés, mais complémentaires du corps humain.

La théorie des Cinq Mouvements a pour but d’étudier surtout les phénomènes de production et de destruction dans l’organisme humain.

En médecine, on ne peut employer une théorie sans l’autre, car l’interprétation clinique serait incomplète, ce qui conduirait à une fausse conclusion, ce qui entraînerait une erreur dans la thérapeutique.

En physiologie, lorsqu’il est question des cinq organes et des six entrailles, ceux-là sont Inn, celles-ci sont Yang, et on utilise leurs caractères opposés pour les étudier. En allant plus loin, chaque organe et entraille possède des caractères énergétiques différents, qui peuvent se stimuler ou s’inhiber mutuellement. La loi de production et de destruction des Cinq Mouvements est donc employée pour compléter l’explication Yin-Yang.

Tous les éléments de la nature ont été classés sous cinq rubriques clé base correspondant à cinq éléments considérés représentatifs des divers degrés de qualité Inn ou de qualité Yang :

1) Le “Bois”, les végétaux, les arbres, représentant par leur pousse le mouvement vers le haut, prédominant, mouvement d’ascension, donc YANG.

2) Le “Feu” (la chaleur) représentant par l’irradiation de la chaleur le mouvement intense de diffusion, d’expansion, d’extériorisation, donc YANG.

3) La “Terre” représentant, par ses propriétés nutritives et son rôle de “base” pour tout ce qui y vit, le mouvement de répartition générale l’harmonisation, elle absorbe et elle donne. Elle est à la fois YANG et INN.

 4) Le “Métal” représentant, par sa densité et sa localisation en profondeur, le mouvement de concentration, d’intériorisation, mouvement INN.

5) L'”Eau” représentant, par sa tendance à suivre les déclivités et à s’accumuler au niveau le plus bas, le mouvement de descente vers le bas, le mouvement d’accumulation, de nature INN. (Voir Schéma)

Ainsi cinq éléments de référence ont-ils été pris, dont :

– deux (BOIS-FEU) correspondant à des mouvements de nature YANG.

– deux (METAL-EAU) correspondant à des mouvements de nature INN.

– un (TERRE) procède à la fois du mouvement YANG et du mouvement INN.

Ceux qui sont Yang ont, comme on dit, le yang en excès ; on verra plus loin tout ce que cela signifie. Dans le premier ouvrage d’acupuncture) que l’on connaisse, le médecin impérial explique à son empereur “Ceux qui sont en excès de Yang ont l’esprit et leur énergie plus rapides, ce sont des gens qui parlent vite, qui sont lestes”. On aperçoit déjà les correspondances possibles avec la caractérologie. Mais retenons la relativité attachée à l’Inn-Yang. Si l’on peut dire d’une façon générale que l’homme est Yang et que la femme est Inn, il ne faudra pas perdre de vue que l’on pourra rencontrer des hommes Inn (de comportement Inn) et des femmes Yang.

La dialectique du Inn-Yang divise aussi les phénomènes en froid et en chaleur et s’appliquera encore aux êtres humains en distinguant: les gens de tempérament froid, réfrigérant, glacial, Inn et les gens de tempérament chaud, chaleureux, bouillonnant, Yang. Tous ces aspects sont développés plus loin dans la caractérologie.

Donc, grâce au raisonnement par le Inn-Yang, les Chinois antiques classèrent ainsi tous les phénomènes inertes et ceux de la matière vivante, mais les médecins de leur côté, classèrent les viscères et les méridiens d’acupuncture et même les individus

 La classification des viscères est simple, nous en avons déjà dit un mot. Sont Yang parmi les viscères, les entrailles creuses. Elles sont appelées Fu en chinois et ont un rôle de transit. Il s’agit de l’intestin grêle, de la vessie, du gros intestin, de l’estomac, de la vésicule biliaire, et du triple réchauffeur, fonction sans support viscéral.

 Sur cette base, cinq catégories sont alors établies, entre lesquelles sont répartis des éléments en apparence très divers, du fait qu’ils appartiennent à des classes aussi disparates que les points cardinaux, les éléments climatiques, les manifestations psychiques, les fonctions viscérales ou les énergies impliquées dans le fonctionnement de l’organisme humain. Mais, tout à fait superposables aux ensembles mathématiques, au sein desquels sont regroupés des éléments possédant en commun un ou plusieurs caractères, les constituants de chaque “ensemble élémentaire” en acupuncture présentent eux aussi en commun une ou plusieurs qualités.

Nous avons tout à fait conscience de ce que peut représenter d’insolite pour un occidental, scientifique de surcroît, puisque médecin, la référence au “BOIS”, au “FEU”, à .la “TERRE”, au “METAL” ou à l'”EAU”. Mais cette dénomination de chacun des cinq ensembles élémentaires provient des textes traditionnels chinois dont le caractère imagé est bien connu, et nous nous considérons obligés de la présenter ainsi, tant elle est maintenant acceptée et d’utilisation courante dans tous les pays du monde. Ceci étant, nous verrons ultérieurement, en ce qui concerne le corps humain, que, chaque élément catégoriel correspondant à un certain type d’énergie, cela nous permet d’utiliser une dénomination plus précise.

Il en est de même lorsqu’il s’agit d’étudier les fonctions de chaque organe ou de chaque entraille; on fait dans ce cas, intervenir un classement de base Inn-Yang.

 Par exemple, les reins sont de nature Inn, mais on distingue les “reins-Inn” et les “reins-Yang”. De même pour le foie, Inn de nature, dans lequel on retrouve un “foie-Inn” et un “foie-Yang”.

Il y a donc interpénétration des règles des Cinq Mouvements et des règles Inn-Yang.

Au point de vue pathologique, les caractères et le sens de la propagation de la maladie ne peuvent être sortis du cadre tracé par le Inn et le Yang. En approfondissant ces caractères, on s’aperçoit que le lieu où se déclare la maladie n’est pas fixe, mais que l’évolution de celle-ci peut être expliquée par des phénomènes de production ou de destruction, des cinq mouvements.

C’est pourquoi, pour connaître l’évolution de la maladie, il faut, soit rechercher les manifestations Yin-Yang et les étudier suivant la loi des Cinq Mouvements, soit chercher les manifestations des Cinq Mouvements et les étudier en fonction du Inn et du Yang.

En résumé, malgré les points particuliers différents de chacun, le Inn-Yang et les Cinq Mouvements ne doivent pas être séparés, ce qui permet de résoudre tous les problèmes qui se posent en médecine.

LES CINQ MOUVEMENTS ET LEURS CORRESPONDANCES

Afin de déterminer les relations des différentes parties du corps, la médecine chinoise prend pour base les caractères particuliers des cinq mouvements. On suit l’évolution des phénomènes naturels externes (saisonniers) à partir desquels on étudie les correspondances qui les lient aux cinq organes et aux différentes parties du corps.

 Les phénomènes naturels externes sont divisés en quatre groupes :

1) Saisons : Printemps, Eté, Fin de l’Eté,  Automne, Hiver ;

2) Energies : Vent, Chaleur, Humidité,   Sécheresse, Froid ;

3) Couleurs : Vert, Jaune, Rouge, Blanc, Noir ;

4) Saveurs : Piquant, Aigre, Doux, Amer, Salé.

 Les parties du corps sont divisés en quatre groupes :

1) Organe s : Cœur et Maître du Cœur, Foie,   Rate, Poumons, Reins ;

2) Entrailles : Vésicule Biliaire, Estomac,  Gros Intestin, Intestin Grêle,   Triple Réchauffeur, Vessie ;

3) Couches : Peau et Poils, Chair, Artères et   Veines, Tendons et Muscles, Os et   Moelle ;

4) Sens : Oreille, Œil, Bouche, Nez, Langue.

Pour établir la correspondance des cinq mouvements avec les phénomènes externes,

on prend les saisons comme “base de référence. Le règne végétal (Bois) appartient au printemps, le Feu à l’été, la Terre à la fin de l’été, le Métal à l’automne, l’Eau à l’hiver.

 En relation avec cela, on notera :

 – Le développement par étapes de tous les êtres : naissance, croissance, transformation, déclin, stagnation ;

 – Les variations climatiques : vent, chaleur, humidité, sécheresse, froid ;

– Les variations de couleurs : vert, rouge, jaune, blanc, noir ;

 – Les variations de saveurs : aigre, amer, doux, piquant, salé.

Pour établir la correspondance des cinq mouvements avec les différentes parties du corps, on utilise comme intermédiaire les cinq organes : le Foie appartient au Bois, le Cœur au Feu, la Rate à la Terre, les Poumons au Métal, les Reins à l’Eau. Les organes étant Inn ont des relations physiopathologiques avec les entrailles (Yang), les cinq couches, les cinq sens, les cinq éléments psychiques, les cinq teints…

Nous proposons un tableau complet de correspondance des cinq éléments

Exemple : Au printemps, la végétation naît et commence à croître. La première manifestation de l’énergie vitale est la pousse des feuilles, reconnaissable à sa couleur verte. Le mouvement Bois est donc le symbole du printemps. L’organisme humain suit ce mouvement de transformation de la nature. Parmi les cinq organes, c’est le foie, grâce à ses fonctions de régulation* qui répond parfaitement à cette transformation. D’où :

 Printemps —– > Bois —–> Foie

Or, selon le principe d’Inn et de Yang,  le foie (Inn) est en relation directe avec la vésicule  biliaire (Yang).

 Par sa circulation énergétique profonde, le  foie communique avec l’extérieur au niveau des yeux et,  par sa circulation superficielle, son méridien principal  se ramifie aux muscles et aux tendons.

D’où :

Printemps —–> Bois —–> Foie

Vésicule biliaire —–> Yeux —–> Muscles

Ainsi par l’intermédiaire des cinq mouvements,  on peut établir les rapports des phénomènes extérieurs  avec les différentes parties du corps.  Enfin, cliniquement, on note :

– L’excès (plénitude) de l’énergie hépatique  provoque la colère ; en d’autres termes, la colère nuit  au foie.

* Le foie joue un rôle de régulateur par ses fonctions glycogénique, adipogénique et adipolytique, hématolytique et hérnatopolétique. 

  – Certaines maladies d’origine hépatique peuvent se manifester à l’extérieur au niveau de la peau (faciès, langue) par la couleur verte. D’où :

Printemps —–> Bois —–> Foie —–> Vésicule Biliaire —–> Yeux —–> Muscles —–> Colère —–> Vert

Ces diverses manifestations physiologiques et pathologiques sont désignées en abrégé sous le nom de “Groupe Bois”.

En résumé, on utilise les caractères particuliers (production, destruction) des cinq mouvements pour déterminer :

– l’action de stimulation ou d’inhibition des organes entre eux ;

– l’équilibre physiologique INN-YANG des cinq organes et des six entrailles ;

– l’évolution de la maladie.

Ainsi, la théorie des cinq mouvements a pour but de mettre en évidence les relations entre les phénomènes naturels externes (cosmiques) et les différentes parties du corps. En médecine, cette théorie a une très grande valeur dans le diagnostic et dans le traitement.

Si nous reportons maintenant tout ceci sur le cercle d’origine où se trouve déjà les cinq éléments, nous obtenons le schéma suivant :

Le simple examen de ce schéma introduit une nouvelle conception : celle des séries ou catégories – Cinq séries donc, chacune d’entre elles correspondant à l’origine à un “chef de file” représenté par l’un des cinq éléments.

Ces séries ont, cela va de soi, une signification elle aussi symbolique, mais elles correspondent finalement à des phénomènes d’observation courante. Bien que leur énoncé, et le fait de retrouver une saison, une saveur ou une couleur réunis au sein d’une même série, soient assez choquant et stupéfiant pour un esprit occidental, la réflexion permet de l’accepter et, ensuite, d’en tirer des conséquences pratiques quant à l’Influence des saisons, des saveurs ou, de façon plus compréhensible de la diététique, par exemple, sur l’individu.

LA LOI DES CINQ MOUVEMENTS

ET LA PRATIQUE DE L’ACUPUNCTURE

La loi des Cinq Mouvements est largement employée dans la pratique de l’acupuncture.

Les méridiens principaux sont liés directement aux organes et aux entrailles et obéissent donc, eux aussi, à la loi des cinq mouvements.

Par exemple :

Printemps —> Bois —> Foie —> méridien du foie

Eté —> Feu —> Cœur  —> méridien du cœur etc..

De même chaque méridien principal a ses points antiques (Su), situés entre les doigts et le coude ou entre les orteils et le genou, qui répondent aussi à la loi des cinq mouvements :

Bois                           TINH

Feu                             VINH

Terre                          DU, NGUYEN

Métal                          KINH

Eau                             HIEP  

 C’est en agissant au niveau de ces points que l’on peut faire varier le potentiel énergétique de l’homme par des techniques de tonification ou de dispersion, techniques connues sous le nom de “Fils étant en vide, il faut tonifier la mère” et “la mère étant en plénitude, il faut disperser le Fils”.

Exemples :

 1) Dans les troubles du méridien des poumons, les signes cliniques sont :

– Toux ;

– Oppression à la poitrine ;

 – Asthme ;

– Douleurs à la gorge.

Ce sont des signes de plénitude des poumons. La technique consiste à “disperser le fils”.

Nous savons que le fils du Métal (Poumons) (KINH) est l’Eau (HO). Par conséquent, puncturer le point Ho c’est “disperser le fils”.

2) Devant des signes de vide des poumons (transpiration abondante et respiration difficile), il faut “tonifier la mère”.

Or la mère du Métal (KINH) est la Terre (DU). Donc puncturer le point DU, c’est “tonifier la mère”.

Ces deux exemples mettent en évidence l’importance de la loi des Cinq Mouvements appliquée à l’être humain. Les cinq organes ont chacun leur méridien classé suivant le potentiel énergétique.

  De même, chaque méridien se subdivise en “cinq autres mouvements” représentés chacun par un point antique (Su) classés, eux aussi, suivant leur puissance énergétique. C’est en agissant sur ces points que l’on peut faire varier le potentiel énergétique de l’homme, ce qui est le vrai principe de l’acupuncture.

Conclusion

L’homme est aussi régi par cette grande loi : la Règle des Cinq Mouvements ; puisque chacun de ses organes appartient à une catégorie définie par un mouvement.

La maladie étant une rupture d’équilibre entre les différentes énergies du corps, se traduira par une disharmonie entre les mouvements.

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    Publié 16 juillet 2023 À 11h07

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